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Souvent réduite à une simple technique de relaxation, la sophrologie est en réalité une voie d’exploration intérieure et de responsabilisation, un art d’exister plus qu’une méthode. C’est cette conviction profonde que défend Christian Liabot, fondateur de l’Académie de Sophrologie de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon. Formé directement par le Dr Alfonso Caycedo, créateur de la sophrologie, il perpétue une tradition exigeante, humaniste et consciente : celle d’une pratique enracinée dans les grandes philosophies de l’humanité.
La sophrologie, science de la conscience
Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie est bien plus qu’une méthode : c’est une science de la conscience et des valeurs de l’existence.
Elle s’enracine dans la phénoménologie d’Edmund Husserl, ce courant philosophique qui ne cherche pas à observer les phénomènes de l’extérieur, mais à les vivre pleinement, tels qu’ils apparaissent à la conscience.
Cette expérience vécue de la réalité intérieure invite chacun à s’éveiller à son propre champ de conscience, à expérimenter la vie dans sa dimension la plus intime et la plus lucide.
Mais Caycedo a également nourri sa réflexion des grands courants de pensée universels :
- de Socrate, il reprend l’exigence du “Connais-toi toi-même” ;
- de Platon, la quête de libération de l’esprit illustrée dans l’Allégorie de la Caverne ;
- d’Épicure, philosophe atomiste, il retient la vision d’un équilibre fondé sur le plaisir compris comme “le souverain bien”, un état d’harmonie profonde entre le corps et l’esprit.
Lors de ses voyages en Orient, Caycedo explore aussi la recherche de l’hyper-conscience et de la supra-conscience, inspirée des traditions méditatives et des philosophies de la pleine présence.
Ces expériences spirituelles viendront enrichir sa conception de la sophrologie, qu’il définira comme une voie d’éveil et de connaissance de soi.
Une formation ancrée dans l’éthique et la présence
Depuis 1992, l’Académie de Sophrologie de Bourgogne-Franche-Comté enseigne cette discipline dans toute sa profondeur. Les formations, reconnues pour leur sérieux et leur qualité pédagogique, s’adressent à tous : étudiants, professionnels en reconversion, soignants, éducateurs ou simples passionnés du vivant.
« Le sophrologue n’est pas un guide, c’est un accompagnant. Il n’impose rien, il aide la personne à retrouver sa propre conscience », souligne Christian Liabot. La formation, d’une durée de 301 heures, allie enseignements fondamentaux, conférences scientifiques et entraînement personnel car la sophrologie s’apprend d’abord en la vivant.
Les formateurs, pour la plupart élèves directs de Caycedo, partagent la même exigence : transmettre une sophrologie authentique, rigoureuse et incarnée, loin des simplifications commerciales ou du bien-être instantané.

Une méthode à la croisée de la philosophie et des neurosciences
Basée sur la « relaxation dynamique », la sophrologie associe respiration, visualisation et mouvement corporel. Elle apprend à chaque individu à être présent, à écouter ses sensations, à se réconcilier avec son corps et à observer son monde intérieur sans le juger. « Le corps est le lieu de la conscience », rappelle Christian Liabot.
Si la méthode reste fidèle à ses origines philosophiques, elle s’enrichit aujourd’hui des dernières avancées scientifiques en psychologie, neurobiologie et sciences du comportement. Cette double approche — spirituelle et rationnelle — en fait un outil d’avenir pour la santé mentale et le développement personnel.
Une vocation : transmettre et éveiller
Plus de 30 ans après sa création, l’Académie continue de former les sophrologues de demain. Les élèves bénéficient d’un suivi individuel, de conférences enrichissantes et d’un accompagnement bienveillant, dans un esprit d’éthique et de partage. Les anciens élèves peuvent d’ailleurs revenir gratuitement aux journées de formation pour approfondir leur pratique.
À travers la sophrologie, chacun apprend à se redresser, à respirer, à observer, à comprendre. Une transformation intérieure qui, à son tour, rejaillit sur le monde extérieur. Car comme le disait Socrate, « c’est en se connaissant soi-même que l’on accède à l’universel ».

Une pratique pour un monde en quête de sens
Dans une société saturée d’informations et de sollicitations, la sophrologie apparaît plus que jamais comme une voie d’équilibre et de lucidité. « Nous protégeons un espace vital : celui de l’individu conscient de lui-même », conclut Christian Liabot. Une démarche qui n’a rien d’une mode, mais tout d’une nécessité.




